Intitulé "Uriminzok" ("notre peuple"), le compte Twitter incriminé a été lancé le 12 août, et compte désormais plus de 9 000 abonnés (et pas le moindre abonnement). Ce profil, qui relaie les prises de positions de Pyongyang, renvoie aussi vers le site d'une agence de presse soutenue par le régime nord-coréen. Un mois plus tôt, un compte du site de partage de vidéoYouTube, avec le même nom d'utilisateur, a également été ouvert, mettant en ligne plusieurs vidéos, au vitriol, ne ménageant ni les autorités sud-coréeennes ni leur allié américain. Jeudi, la Corée du Nord a aussi adhéré au réseau socialFacebook.
Pour justifier sa demande de blocage, l'autorité de régulation sud-coréeenne évoque une violation des lois de sécurité nationale, arguant que ce compte Twitter "encourage le soutien aux activités du régime nord-coréen". "Selon les lois de coopération et d'échange entre les Corées, quiconque veut contacter les résidents en Corée du Nord doit aviser par avance le ministre de l'unification", explique le Korea Herald.
LA DIPLOMATIE EN DIRECT DES RÉSEAUX SOCIAUX
Les Sud-Coréens qui suivraient "Uriminzok" violeraient donc cette loi s'ils envoient des commentaires ou republient ("retweetent") les micro-messages de Pyongyang, conclut le quotidien. Mais les sceptiques soulignent qu'une telle interdiction n'empêchera pas la propagande nord-coréenne d'être retweetée par les usagers du réseau social dans le reste de la planète.
Les deux Corées ont conjointement décidé d'interrompre leur "guerre psychologique"depuis 2000, lors d'un sommet commun. Mais depuis 2004, environ 60 sites faisant la promotion du régime de Pyongyang ont été bloqués au Sud, souligne Businessweek.
Cette bataille des micro-messages illustre aussi un regain de tension, notamment depuis l'affaire de la corvette Cheonan, en mars. Les Sud-Coréens soupçonnent la Corée du Nord d'avoir coulé le navire, causant la mort de 46 membres d'équipage. Depuis la fin du mois de juillet, les Etats-Unis et la Corée du Sud ont également engagé une série de manœuvres militaires de grande ampleur en mer du Japon. Et le Nord a menacé de recourir "à une puissante dissuasion nucléaire".
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