samedi 14 août 2010

Info TF1 News : homophobie sur Facebook, la plainte classée sans suite

La page d'accueil du réseau social Facebook

Nicolas Canut a perdu une manche de son combat mais il ne compte pas baisser les bras. Selon cet internaute qui accuse Facebook de ne rien faire pour empêcher la création de groupes homophobes sur le réseau social américain, sa plainte contre un groupeFacebook demandant à "couper les mains des homosexuels" a été classée sans suite par la procureure d'Avignon. Selon lui, la justice souhaitait poursuivre le réseau social mais se retrouve désemparée face à un groupe américain. "Selon les conclusions du rapport d'enquête, il n'a pas été possible d'identifier ceux qui ont tenu des propos homophobes, la plainte sera donc classée", a confirmé vendredi à TF1 news la procureure d'Avignon ajoutant que "deux plaintes sont encore en cours". L'issue devrait probablement être la même pour celles-ci la magistrate expliquant que "la société Facebook n'ayant pas de représentation en France - une personne morale ou physique, il n'est pas possible de la poursuivre".

"J'avais déposé trois plaintes sur différents groupes homophobes et c'est donc la première à faire l'objet d'une enquête qui a été classée sans suite", commenteNicolas Canut. Le jeune homme s'était pourtant senti soutenu par la justice. La procureure, Catherine Champrenault, avait demandé aux policiers d'entendre le jeune homme - ce qu'ils avaient refusé dans un premier temps - et décidé d'instruire la plainte qu'elle avait jugé recevable. Par ailleurs, elle s'était exprimée pour juger ces groupes scandaleux dans les médias.

La police désemparée ?

Mais la justice s'est heurtée, selon lui, à un os : la nationalité de Facebooket le manque de moyens de la "police du Web", désemparée. "Le rapport de la police spécialisée de Nanterre met bien en avant que 7500 personnes avaient rejoint ce groupe - qui demandait que l'on coupe les mains des homosexuels - mais la justice considère qu'elle se heurte à un vide juridique : les policiers lui ont en effet expliqué que Facebook n'est pas condamnable en France car ils n'ont aucun responsable et aucun contact local avec la société américaine. Et donc qu'ils n'ont eu aucun retour de Facebook sur les demandes d'adresses IP qui auraient permis d'identifier les créateurs de ces groupes", explique Nicolas Canut.

Le jeune homme s'étonne d'autant plus qu'il a noté que Facebook avait été condamné dans une autre affaire par le tribunal de grande instance de Saint-Quentin (AISNE). "Il y a bien un nom de domaine français Facebook.fr et deux lois - sur la confiance en l'économie numérique et les discriminations - devraient permettre de le condamner à nouveau !", s'étonne-t-il. Face à la polémique, Facebook avait fini par retirer ces groupes homophobes mais d'autres ont émergé depuis et le réseau met à chaque fois des mois à les supprimer. "J'avais aussi alerté la procureure qu'un groupe demandait la mort de Nicolas Sarkozy et celui-là a été fermé rapidement", constate Nicolas Canut.

Selon lui, plus encore que des condamnations, c'est la mise en place d'une véritable modération sur le réseau qui fera changer les choses. "Ils ont 80 modérateurs pour 500 millions de personnes !", dénonce Nicolas Canut qui affirme avoir subi des mesures de rétorsion. "Mon compte avait même été fermé par Facebook pour me punir d'avoir porté plainte. Ils voulaient me faire taire mais ont fini par céder et l'ont rouvert".

source : http://lci.tf1.fr/high-tech/2010-08/info-tf1-news-homophobie-sur-facebook-la-plainte-classee-sans-6036863.html

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